Logan
Réalisateur : James Mangold
Acteurs : Hugh Jackman, Patrick Stewart, Dafne Keen
Résumé:
Dans un futur proche, un certain Logan, épuisé de fatigue, s’occupe d’un Professeur X souffrant, dans un lieu gardé secret à la frontière Mexicaine. Mais les tentatives de Logan pour se retrancher du monde et rompre avec son passé vont s’épuiser lorsqu’une jeune mutante traquée par de sombres individus va se retrouver soudainement face à lui.
Si vous êtes sur cette page, c’est
certainement que tout comme moi, vous avez grandi avec les films X-men. Le 1er
sorti en 2000 nous parlait d’une école pour marmots “spéciaux” menacée par un
groupe d’individu comme eux, mais radicalisé. Au milieu de ce conflit:
Wolverine, l’enfant pas sage, immortel et contre toute forme d’obéissance.
Animal et sauvage, il a toujours été la pierre angulaire des histoires
contées.
Si bien qu’en 2009 il a droit à sa
genèse sur grand écran, puis en 2013… enfin bref, il est le protagoniste le
plus emblématique de l’univers cinématographique X-men.
En 2029, Logan est un surhomme fatigué
portant les stigmates de batailles futiles, menées entre ses courses Uber et la
médication apportée à son mentor Charles Xavier, nonagénaire devenu sénile et
vulgaire. Il est aidé dans sa tâche par Caliban, formant ensemble le trio
final d’une espèce en voie d’extinction : Le Mutant. Mais quand notre héros, ou
ce qu’il en reste, croise le chemin de Laura, il sait son dernier combat non
loin.
Avec un Hugh Jackman au plus haut de
son interprétation, on est forcément subjugué par ce bodybuilder en fin de
carrière, vieillissant de plus en plus, ayant troqué sa peau d’ébène contre des
cicatrices témoignant d’une époque extrême où le génétiquement évolué n’a plus
sa place.
Ici pas de Block Buster grand
public. L’aventure sera sans merci, entre le western et le Road Movie de la rédemption.
Plus on (enfin eux) avance et plus le passé ressort, les blessures sont
profondes et la colère est grande. Pas besoin de prendre le spectateur par la
main, il est adulte maintenant, il comprendra lui même, par les dialogues, les easter eggs à l’image, les attitudes des
personnages.
Car oui, même si l’action est
présente on a droit à de très jolis plans rapprochés, à l’égal d’un journal
intime nous délivrant à chaque fois un peu plus le poids de chacun.
James Mangold ayant également
réalisé le combat de l’immortel en 2013, il y a ici une vraie césure entre les
deux opus. Comme une liberté d’expression du metteur en scène. Il est fort
possible que les studios 20th Century Fox ai appris de leurs erreurs avec les 4
fantastiques et garder les qualités de Deadpool. Les cadres sont beaux, sorte
de peintures post-apocalyptiques tentant de nous faire concevoir que la
déchéance de l’humanité n’était pas due aux mutants et leur disparition le
fruit du hasard, comme si cette espèce nouvelle s’était auto-détruite pour
éviter de cohabiter dans ce monde.
Logan signe la fin d’une ère. Le
passage de l’enfance à l’âge adulte où on nous annonce que les super-héros
de nos jeunes années sont des alcooliques violents survivants tant bien que mal
dans une société ne voulant pas d’eux.
Il est ironique que cette transition (ou conclusion) soit transmise à une
petite fille devant vivre avec ce fardeau, ne sachant si elle doit être tout
public ou interdit au moins de 12 ans.
Magnifique bouquet final, je conseille
tout de même d’avoir visionné tous les autres X-men pour apprécier complètement
le travail sur la saga et ressentir toute l’émotion créée via ces longs-métrages.
Avec le déclin critique subit par
les superproductions Marvel et DC, on est en droit d’observer Logan
comme une métaphore du système. Exténuée d’avoir été pompé jusqu'à la moelle,
et qu’un genre vu comme inaltérable et invincible se retrouver à mourir, par la
force des choses, ou à cause de personnes pensant pouvoir le contrôler ou
l’améliorer. Laura serait alors une nouvelle production, un hybride entre le
film Pop-corn et celui d’auteur, réconciliant les réalisateurs indépendants et
les gros studios mais aussi les cinéphiles et les spectateurs occasionnels,
comme ont pu le faire Fight Club ou Old Boy.
Tout ceci n’est bien sûr que
supposition et il appartient à chacun d’en faire l'interprétation voulue.
David
Durée : 2h17
À partir de : 15 ans
Distributeur : Twentieth Century Fox France
Date de sortie: 1er mars 2017
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