Les Fragiles
Auteur : Cécile Roumiguière
Résumé :
Drew a dix-sept ans, on est grand à dix-sept ans. On a eu le temps d’apprendre à savoir qui on est. Pourtant, dans sa tête, Drew est encore cet enfant de neuf ans qui a pris le racisme de son père en plein plexus. À la sortie d’un match de hand, au volant de sa camionnette, son père a renversé Ernest, le gardien du stade, et s’est enfui sans le secourir. Il n’allait pas s’arrêter pour un sale nègre…
Ce jour-là, Drew a grandi trop vite. Qui croire ? Sa mère et l’école, qui lui apprennent qu’on est tous pareils, ou ce père raciste, borné, qui rêve d’un fils tout en muscles et nul en maths ? Drew déteste son père tout en cherchant à lui plaire. À l’école, il se saborde en ratant exprès ses devoirs…
… jusqu’au jour où il rencontre Sky, une fille aussi fêlée que lui. En fusionnant leurs fêlures, les Fragiles arriveront-ils, enfin, à faire passer la lumière ?
Le corps d’un homme étendu sur le tapis, une orchidée se dessine sous sa tête, debout à ses côté, un jeune plein de haine et d’affection.
Que s’est-il passé ? Quel lien les unit ? Est-ce un accident, un acte criminel ? Pourquoi ce drame ?
Andrew Castan, 17 ans, est déchiré, détruit à petit feu depuis ses 9 ans, le jour de cette collision horrible lui révélant qui se cachait derrière ce père, cet être froid, alcoolique, raciste et intolérant.
Et pourtant, Drew aimerait tellement qu’il le voit, qu’il l’aime pour ce qu’il est et non pour ce qu’il souhaiterait qu’il soit.
Malgré le soutien inconditionnel de sa mère qui n’ose pas s’opposer à la force paternelle par peur de représailles, il se noie dans les études, dans sa tête tout s’effondre, c’est l’hécatombe.
Durant des vacances, une amitié naîtra, celle-ci lui permettra de se redresser, de se soutenir, d’apprécier la présence de l’autre, à travers les yeux de Sky.
Cécile Roumiguière a décidé de faire l'ouverture de son roman sur le jour J afin, ensuite, de nous balader dans l'espace et le temps pour nous aider à comprendre ce qui a précipité les événements.
Ce récit pourrait s'apparenter à un texte à trois voix tellement le personnage évolue et nous conduisent à ce jour J où l'on ne comprend pas vraiment ce qu'il en est de prime abord.
Il y a Andrew, neuf ans, choqué par le chauvinisme de son père, qui honteux arrête le hand afin d'éviter de croiser Ernest. Ensuite vers onze ans, son meilleur ami part à l'autre bout du monde et il commence à écraser ses mégots de cigarettes sur sa peau. Enfin il y a Drew, dix-sept ans, la période du jour J, il est fan de métal et de jeux vidéo. Il a également intégré un club de lutte, mais ne parvient toujours pas à s'épaissir, il reste gringalet.
Tous les protagonistes de cette histoire sont torturés, à vif ! Nous ressentons toutes les émotions enfouies, englouties par ce silence oppressant et la violence qui s’en dégage tel un poison lent. Aucun n’arrive à exprimer ses sentiments, à se livrer, à se libérer de ces chaînes qui les étouffent.
L’auteur nous montre l’importance de vocaliser les maux, même si ce n'est pas toujours évident ou aisé de se mettre à nu et d’affronter le regard de l’autre, de ne pas rester en couple si celui-ci n’est pas en harmonie même s’il y a des enfants en jeu, la dureté de l’adolescence, le qu’en-dira-t-on, qu’un parent n’a pas à modeler sa progéniture à son image… d’ouvrir son cœur tout simplement ! Ce livre sombre est un magnifique message de vie et d’amour !
Certains passages comme les poèmes peuvent être un peu difficiles à digérer.
Pour Satrape, ce roman noir est un coup de cœur, plus on se sent faible, plus on se renferme, traversée d’une période pas facile d’où une fragilité et une sensibilité à fleur de peau.
Fred a dû le lire à deux reprises, la première lecture ne l'avait pas réellement embarqué (sans doute pas le bon moment pour cet ouvrage), toutefois à la seconde il a eu ce déclic qui révéla la profondeur du titre. Chacune des failles d'un personnage trouve son terreau chez un tiers et ce qui est tu nourrit le vide qui les éloigne les uns des autres.
L'auteur nous démontre à la fois que les non-dits sont des murs qui enveniment le silence jusqu'au moment ou tout explose et qu'un enfant n’est pas un objet, on doit accepter l’autre tel qu’il est !
Fred et Satrape remercient vivement les éditions Sarbacane.
"Quand on aime, on partage", donc voici l’avis d'une jeune lectrice (d'autres suivront) :
Chloé (17 ans) : C'était franchement ULTRA poignant ! J'ai mis un peu de temps à me mettre vraiment dans l'histoire, mais dès qu'on capte le message du bouquin, et que chaque trait de caractère de chaque personnage prend de l'importance, ça fait vraiment réfléchir... Le blocage parental, l'incompréhension enfant/parent ou même la prise de conscience des responsabilités de chacun dans une relation, TOUT y passe, et c'est bien plaisant de se faire retourner la tête par un bouquin comme ça !
"Quand on aime, on partage", donc voici l’avis d'une jeune lectrice (d'autres suivront) :
Chloé (17 ans) : C'était franchement ULTRA poignant ! J'ai mis un peu de temps à me mettre vraiment dans l'histoire, mais dès qu'on capte le message du bouquin, et que chaque trait de caractère de chaque personnage prend de l'importance, ça fait vraiment réfléchir... Le blocage parental, l'incompréhension enfant/parent ou même la prise de conscience des responsabilités de chacun dans une relation, TOUT y passe, et c'est bien plaisant de se faire retourner la tête par un bouquin comme ça !
Fred & Satrape
Roman : Dès 13 ans
Editions : Sarbacane
Collection : Exprim’
Date de parution : 06/04/2016
Pages : 200
Prix : 15,50 euros
ISBN : 978-2848658629
Un ressenti plein d'émotions et qui fait que je note encore une fois ce livre dans ma liste
RépondreSupprimerEt je pense être d'accord avec Satrape : plus on se sent faible, plus on s'enferme
Merci Marie-Claire <3 J'ai beaucoup aimé la profondeur de ce livre. La Chérie de mon Dadais l'a lu pendant les vacances, donc je rajouterai son ressenti dans la semaine.
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