Seul contre Osbourne
Auteur : Joey Goebel
Résumé :
Lycée Osbourne, dans le Kentucky. Sous leurs apparences branchées, tous les élèves sont des brutes épaisses. Tel est le constat de James, ado terriblement isolé. Et voilà que Chloe, l'unique créature qui trouvait grâce à ses yeux, s'est elle aussi métamorphosée, pas pour le meilleur. Il est grand temps de s'insurger. Le plus exclu de tous les exclus est bien déterminé à semer le trouble. Vaille que vaille, il torpillera l'année scolaire en compromettant le sacro-saint bal de promo.
Avis :
James retourne au lycée Osbourne avec cette éternelle boule au ventre qui ne le quitte jamais quand il est question de ce lieu. Cette journée est toutefois différente, c'est le retour de vacances son père tout juste enterré. À peine débarqué, il remarque que son amie Chloé est étrange et il commence à entendre des dizaines de rumeurs courant sur celle-ci. À côté de ça, s'ajoute son ras-le-bol de ses congénères lycéens. Il décide d'entrer en guerre contre Osbourne.
Que va-t-il faire ? Obtiendra-t-il sa vengeance ? Les bruits de couloirs sont-ils véridiques ?
Ce roman se présente sous la forme d'un presque journal de bord où cette seule journée est racontée par James en débutant par l'arrivée sur le parking scolaire et déjà les écarts sociaux se ressentent. Nous pénétrons dans son esprit légèrement peu torturé. À chaque fois qu'il pose son regard sur ses camarades, une pensée critique fuse, cependant il les salue courtoisement sans attendre de réponse, une habitude. On comprend rapidement que James est un "exclu" de ce lycée, il n'appartient à aucun des groupes dits classiques (sportifs, gothiques, geeks…). Il n'est pas populaire. Il est esseulé, n'a pas de petite amie, même si depuis des mois il est accro à l'unique personne qui trouve grâce à ses yeux, Chloé.
D'ailleurs il note qu'elle porte de nouvelles chaussures, de marques. Fait étrange donc, car la demoiselle avait toujours été une exclue également. Par conséquent, il redoute qu'elle ait changé au cours du "spring break" et les bruits de couloirs n'arrangeront rien. Succombe-t-elle au dictat de la mode et de ressembler à la majorité pour se fondre dans la masse et plaire au plus grand nombre ?
Habituellement il ne piperait mot, mais aujourd'hui est particulier, son père est décédé certes, mais la classe d'écriture doit donner son avis sur un extrait de son roman. Bien sûr rien ne se déroule comme prévu alors, avec le cumul des événements, il pète un câble. Il ne supporte plus ce "moutonnisme" qui paraît diriger cette génération, il est déterminé à enlever ce qui tient le plus au cœur de ces élèves : le bal de promo.
Joey Goeble a bien créé son personnage cynique à souhait lorsqu'il parle de ses camarades, les considérant telles des brutes insensibles, vulgaires, formatées à vénérer les mêmes choses, notamment une chanson "débile" qui explose dans les haut-parleurs des voitures. Ils n'ont aucune classe, aucun respect et semblent ignorer ce qu'est la politesse, à l'inverse de lui. Ses réflexions sont des piques drôlissimes (quand on ne les subit pas), mais également touchantes. Par certains aspects de sa personnalité ou de son vécu, on se retrouve en lui. Néanmoins même en le concevant en marge de cette "société", il ne l'a pas rendu plus fort, non, l'auteur s'amuse de lui avec ses petits problèmes un peu gênants.
Au final, derrière son caractère/son comportement anticonformiste n'est-il pas pareillement à tous les autres ? Parce qu'au fond il désire aimer et être aimé par ses semblables. On s'en rend compte au fur et à mesure du roman (il ne le dira jamais clairement, mais c'est ce qui en ressort.)
Seul contre Osbourne est le portrait de la vie d'un lycée au sein des États-Unis, mais aussi la vie de n'importe quel d'adolescent. James souffre de sa transition vers l'âge adulte au même titre que ses camarades et tout à chacun depuis des temps immémoriaux.
Derrière le masque de la satire anthropologique se cache celui des émotions incontrôlables.
J'ai trouvé que quelques passages traînaient en longueur dans le roman alors que je n'avais qu'une envie : avancer dans l'intrigue. Toutefois, les morceaux descriptifs et les flashbacks qui nous freinent permettent, et c'est logique, de mieux appréhender le narrateur, de le comprendre. Ce n'est donc pas un coup de cœur même si ce fut un très bon moment de lecture.
Alors, replongez dans l'univers impitoyable (pire que Dallas) du monde des lycéens.
Je tiens à remercier les Éditions Héloïse d'Ormesson et l'opération Masse Critique de Babelio.
Fred
Seul contre Osbourne
Auteur : Joey Goeble
Éditions : Héloïse d'Ormesson
Date de parution : 7 mai 2015
Pages : 381
Prix : 22 €
EAN : 9782350873190
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