ChroniCoeurs

mardi 19 mai 2015

"Dis-moi que tu m’aimes" de Joy Fielding

DIS-MOI QUE TU M’AIMES

Auteur : Joy Fielding


Résumé :

Je détecte sa présence avant de le voir, je le devine avant même qu’il ne se penche au-dessus de moi. Je reconnais tout de suite son odeur. Soudain, je sens tout le poids de son corps sur le mien, son poignet sur ma gorge qui bloque ma respiration, qui étouffe mes cris. « Dis-moi que tu m’aimes », ordonne-t-il en mettant le feu à ma chair.

Une nuit, planquée dans un buisson à espionner un suspect, la détective privée Bailey se fait surprendre par un inconnu qui la viole, en lui susurrant ces paroles glaçantes : « Dis-moi que tu m’aimes. »
Commence alors pour la jeune femme une longue descente aux enfers. Elle ne dort plus, fait toujours le même cauchemar, se lave frénétiquement plusieurs fois par jour, traque le moindre bruit. Et revit la scène encore et encore… Qui est son violeur ? Le voisin bizarre qu’elle épie toute la journée à travers ses jumelles ? Son ex avec lequel la rupture fut extrêmement violente ? Chaque passant ressemblant de près ou de loin à la silhouette de son agresseur devient suspect numéro un…
Entre rêves, hallucinations et réalité, le lecteur vacille avec Bailey, suivant chacun de ses pas, le cœur battant.

UN THRILLER PARANOÏAQUE ET VOYEURISTE
DANS LA VEINE DE FENÊTRE SUR COUR D’ALFRED HITCHCOCK

Romancière canadienne à succès, Joy Fielding décrit avec brio les pensées intimes et les angoisses de ses personnages, l’aliénation urbaine et la perte d’identité.




Avis :

Octobre à Miami, tout commence par une journée ordinaire pour Bailay Carpenter, détective dans le grand cabinet d’avocats Cunnigham & Kravitz, où elle témoignera à la barre du Tribunal dans l’affaire opposant un patron et son ex-employée.
Le soir, c’est au cours d’une planque dans les buissons qu’elle est sauvagement violée avec cette tendre phrase, si terrible dans la bouche de cet homme, susurrée à son oreille « Dis-moi que tu m’aimes » !

Son agresseur est-il un de ses suspects, un amoureux éconduit ? La connaît-il ? Peut-il recommencer ? Qui est-il ? Et surtout pourquoi ? Pourquoi elle ?

Désormais, nous sommes emprisonnés dans l’appartement de Bailey qui vit en huit clos, impossible de passer le seuil, paralysée par la peur. Disparition de sa féminité, elle maltraite son corps, s’oublie, souhaiterait effacer cette nuit, s’éveiller de ce mauvais rêve et reprendre sa vie, celle d’avant ce drame.
Sa famille, même lointaine, lui rendra visite pour tenter de la soutenir dans cette épreuve dévastatrice et pourquoi pas enterrer la hache de guerre avec sa fratrie.
Avec le peu d’éléments à leur disposition, les policiers chargés de ce crime feront leur maximum et n’hésiteront pas à se déplacer à maintes reprises. À force de crier au loup et d’enfreindre des lois, reste-t-on crédible aux yeux de la justice ?

À peine réussit-elle à franchir sa porte qu’un malaise l’envahit totalement, tout homme correspondant physiquement à son souvenir apparaît comme son potentiel violeur.
Toutefois, elle va s’attarder sur la fenêtre d’un voisin au comportement plus qu’étrange, ce qui donnera un souffle nouveau à son professionnalisme enfoui au plus profond de ses entrailles.

Comment continuer à exister suite à une telle violence ? Est-il possible de se reconstruire ? L’entourage sera-t-il à la hauteur ?

Joy Fielding nous fait rentrer dans la peau de la victime, nous sommes elle, ancienne femme d’affaires, redoutable et redoutée, qui devient perdue, déboussolée, seule… sans réponse.

Nous nous attachons à cette narratrice, redevenue malgré elle petite fille, ayant soif de protection et d’innocence, un style d’écriture addictif, des chapitres courts, certains protagonistes s’incrustent, tandis que d’autres se dérobent, une ambiance calfeutrée dans l’angoisse et la terreur.
La psychologie de cette femme forte est finement développée mais, à mon sens, au détriment de l’enquête par les dévoilements et rebondissements sans surprise.
En dépit d’une semaine supplémentaire de réflexions, cette lecture ayant été dévorée en une journée, je n’ai pas accroché à ce livre, car j’avais compris le dénouement, j’ai trouvé que la fin était expéditive et j’ai regretté un manque d’explications sur les « motivations » du violeur (une très légère addiction aux thrillers et polars).

Sa vie est détruite, la paranoïa l’enveloppe, la folie la guette… Qui de la réalité ou du cauchemar est de la partie ? Êtes-vous prêts à vous cloîtrer dans la tête de Bailey ?
(Non, pas la mienne, car vous succomberiez à un traumatisme très néfaste !)

Je remercie vivement les éditions Michel Lafon pour ce partenariat. Je tenterai un autre livre de cet auteur le mois prochain.

Satrape

Collection : Thrillers/Polars
Editions : Michel Lafon
Date de parution : 15/05/2015
Pages : 400
Prix : 19,95 euros
ISBN : 978-2749925561

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